0,7 %. C’est la hausse réelle des pensions de base en 2024, bien loin de la flambée des tickets de caisse observée dans les supermarchés. Cette mécanique, souvent en décalage avec la réalité du porte-monnaie, continue d’alimenter la frustration chez les retraités. En 2025, la revalorisation s’appuiera encore sur l’indice des prix hors tabac, mais chaque régime applique sa propre recette, parfois avec un certain retard à l’allumage.
Les pensions complémentaires, confiées à d’autres organismes, échappent aux mêmes règles et fixent leur propre tempo pour les hausses. Résultat : à compter du 1er janvier 2025, les écarts de traitement entre régimes vont se creuser, et le montant perçu chaque mois peut varier sensiblement selon le parcours de chacun.
Ce que prévoit la revalorisation des retraites au 1er janvier 2025
Chaque début d’année, les retraités guettent le signal de la revalorisation annuelle des pensions. Pour 2025, la question se joue dans les couloirs de l’Assemblée nationale, à l’occasion du projet de loi de financement de la sécurité sociale. L’Insee, arbitre des hausses, livre son verdict à l’automne à travers l’indice des prix à la consommation hors tabac. C’est cette référence officielle qui guidera le montant des retraites de base, avec une hausse effective dès le premier jour de l’année pour les affiliés du régime général, des agriculteurs, artisans, commerçants et fonctionnaires.
Du côté des syndicats de retraités, la vigilance reste de mise : protéger le pouvoir d’achat devient un enjeu de taille, surtout après une année de poussées inflationnistes sur l’énergie et l’alimentation. Plus de 16 millions de personnes attendent cette revalorisation des retraites, mais la bataille des chiffres fait rage. Pour beaucoup, la hausse prévue ne suffira pas à combler le fossé creusé par la hausse des dépenses courantes. Le débat, toujours vif à l’automne, prend une tournure particulière cette année après douze mois de tension sur les prix.
Le texte sur la table prévoit aussi des ajustements pour les pensions les plus basses, en lien avec l’allocation solidarité (Aspa). Les associations demandent des clarifications sur la façon dont revalorisation automatique et aides sociales s’articuleront. La pression monte pour tenir le calendrier : la revalorisation de janvier des retraites doit s’appliquer dès le premier versement, sans retard dû à la lourdeur administrative.
Quels critères et modalités de calcul pour cette nouvelle augmentation ?
La mécanique de la revalorisation annuelle des retraites obéit à un cadre légal précis. Le calcul s’ancre dans l’indice des prix à la consommation hors tabac, mesuré chaque mois par l’Insee. Cet indicateur reflète l’évolution du coût de la vie en France, sur une période glissante de douze mois, de novembre à octobre. Rien n’est laissé au hasard : la hausse des pensions découle de ce calcul, sans place à l’arbitraire ou au bricolage.
L’automne venu, l’Insee publie le taux officiel d’augmentation, qui s’appliquera d’office à la pension de base de tous les retraités du régime général, des régimes agricoles, des indépendants et des fonctionnaires. Peu importe l’âge ou le parcours professionnel : la règle du jeu est la même pour tous.
Le montant de la revalorisation ne tient donc ni à la durée de cotisation, ni au niveau de la pension individuelle, mais dépend uniquement de la dynamique des prix à la consommation. Ce principe vise à préserver le pouvoir d’achat face à l’inflation. Mais la pertinence de l’indice utilisé fait débat : certains réclament un mode de calcul plus en phase avec les dépenses réelles des seniors, notamment pour l’énergie ou la santé. Le sujet reste sensible, et les propositions d’ajustement affluent.
Retraite de base et complémentaires : des évolutions différentes à connaître
Il faut distinguer la retraite de base et la retraite complémentaire : chacune avance à son propre rythme, avec ses règles. Au 1er janvier 2025, la revalorisation s’appliquera sur la retraite de base selon la méthode légale. Régime général, agricoles, indépendants : tous bénéficieront d’une hausse automatique, indexée sur l’indice des prix à la consommation hors tabac publié par l’Insee. Le principe s’applique partout, quels que soient la région ou la carrière.
Mais pour la retraite complémentaire du privé (Agirc-Arrco), c’est un autre calendrier : la hausse intervient traditionnellement au 1er novembre. Ici, c’est le conseil d’administration de l’Agirc-Arrco qui fixe le taux, en se basant sur l’évolution des salaires et la santé financière du régime. En 2024, le relèvement a été de 4,9 %. Pour novembre 2025, il faudra attendre l’automne et la sortie des négociations entre partenaires sociaux.
Les retraités relevant de la caisse régionale Alsace-Moselle sont également concernés : ce régime, aligné sur le régime général, applique la même règle pour la pension de base. Seule la gestion administrative diffère selon les territoires.
Pour mieux cerner les différences entre les dispositifs, voici les principales caractéristiques à retenir :
- Retraite de base : revalorisation au 1er janvier, indexée sur les prix à la consommation.
- Retraite complémentaire Agirc-Arrco : revalorisation au 1er novembre, taux fixé par le conseil d’administration.
- Régime Alsace-Moselle : même calendrier et modalités que le régime général.
Ce décalage de calendrier a des conséquences concrètes : pour les retraités du privé, la pension totale (base + complémentaire) évolue en deux temps, ce qui peut brouiller la perception de la hausse.
Quel impact concret sur le montant de votre pension en 2025 ?
Le rendez-vous du 1er janvier 2025 s’annonce déterminant pour des millions de retraités. La revalorisation annuelle des retraites, calculée sur l’indice des prix à la consommation hors tabac, a pour objectif de protéger le pouvoir d’achat contre la hausse des prix. Dès le début d’année, ce nouveau taux s’appliquera d’office sur la retraite de base, modifiant le montant versé avant tout prélèvement social.
Tous les retraités titulaires d’une pension de base, anciens salariés, indépendants, agriculteurs, sont concernés. La retraite complémentaire (Agirc-Arrco, Ircantec), elle, ne bougera qu’en novembre. Le résultat, c’est un décalage dans le temps : les retraités du privé verront leur pension progresser en deux étapes, suivant la nature de chacun de leurs régimes.
Côté versement, il faut aussi compter avec les prélèvements sociaux : CSG, CRDS, CASA. Ces contributions, prélevées à la source, dépendent du niveau de ressources du foyer. Le taux de CSG change chaque année selon le revenu fiscal de référence. Un passage dans une nouvelle tranche peut donc atténuer ou amplifier le gain réel lié à la revalorisation.
Voici les principaux éléments qui influent sur le montant final reçu :
- Revalorisation au 1er janvier pour la pension de base : hausse appliquée sur le montant brut avant prélèvements.
- Prélèvements sociaux (CSG, CRDS, CASA) : effet direct sur la somme nette versée.
- Retraite complémentaire Agirc-Arrco : augmentation déclenchée en novembre seulement.
Le montant final de la pension peut aussi varier selon des situations spécifiques : cumul emploi-retraite, départ anticipé pour carrière longue, ou perception de l’allocation de solidarité (Aspa). Pour les retraités proches du SMIC, la faible marge entre pension et salaire minimum requiert une vigilance particulière quant aux seuils qui déclenchent les contributions sociales.
2025 ne fera pas exception : entre annonces officielles et réalité sur les relevés de compte, chaque euro de revalorisation sera scruté à la loupe. L’an prochain, ce ne sont pas les pourcentages qui feront la différence, mais la capacité à suivre, ou non, la course des prix.


