À partir du 1er avril 2025, une certitude tombe : les demandeurs d’emploi de 57 ans et plus n’auront plus droit au même filet de sécurité qu’auparavant. Le plafond d’indemnisation recule, les règles d’accès se resserrent, et le parcours vers la retraite se complique pour toute une génération. Le visage du chômage senior change, et il ne suffit plus de s’appuyer sur les dispositifs d’hier.
Autrefois, certains aménagements offraient un répit bienvenu : différé d’indemnisation, allègements de recherche d’emploi… Aujourd’hui, ces facilités ne s’appliquent plus à tous. L’application des nouvelles normes dépend désormais de la date de naissance et du parcours professionnel, ce qui rebat en profondeur les cartes pour les plus de 57 ans.
Chômage à 57 ans en 2025 : une réforme qui bouleverse les règles du jeu
Le décret du printemps 2024 reconfigure le régime d’assurance chômage pour les seniors. Dès le 1er avril 2025, ceux qui atteignent 57 ans sous le statut de demandeur d’emploi verront leur droit au chômage évoluer, sous l’impulsion d’une réforme qui cible précisément la durée d’indemnisation et les conditions d’accès.
La nouvelle convention de l’assurance chômage, validée par l’État, rabote la durée maximale d’indemnisation : désormais, le plafond sera de 22 mois, contre 27 précédemment. Un basculement fort, qui frappe une population souvent confrontée à des obstacles tenaces pour retrouver un emploi. Côté justification, les partenaires sociaux et France Travail avancent l’idée d’un alignement progressif entre la fin des droits au chômage et l’âge de départ à la retraite.
Voici ce qui change concrètement pour les seniors à partir de 2025 :
- Durée d’indemnisation plafonnée à 22 mois : auparavant, les seniors pouvaient compter sur 27 mois. Ce n’est plus d’actualité.
- Accès facilité réservé aux plus de 57 ans, mais uniquement selon le parcours et l’ancienneté professionnelle.
- Disparition progressive de certaines dérogations historiquement appliquées aux demandeurs d’emploi les plus âgés.
Cette réforme assurance chômage ne se limite pas à la durée d’indemnisation. Elle bouleverse l’ensemble des repères pour les emplois âgés, en restreignant les mécanismes de maintien dans le régime. Pour chaque parcours, il faut désormais anticiper les nouvelles règles, car d’autres évolutions réglementaires sont attendues dans les prochains mois.
Quelles conditions faut-il remplir pour bénéficier de l’allocation chômage après 57 ans ?
Pour toucher une allocation retour à l’emploi dès 57 ans, il faut remplir une série de critères stricts, précisés par la nouvelle convention d’assurance chômage. Tout commence par la nature de la rupture du contrat de travail : seule une fin involontaire (licenciement, rupture conventionnelle, fin de CDD) ouvre droit à l’ARE. La démission reste exclue, sauf cas exceptionnel reconnu officiellement. La date de rupture du contrat, si elle intervient en 2025 ou après, détermine l’application du nouveau régime.
Les conditions d’ouverture de droits
Pour éclairer le parcours à suivre, voici les exigences principales à respecter :
- Prouver au moins 910 heures travaillées sur les 24 derniers mois, soit environ 6 mois d’activité.
- S’inscrire comme demandeur d’emploi auprès de France Travail, et montrer une réelle implication dans la recherche d’emploi.
- Ne pas avoir atteint l’âge légal de départ à la retraite, ni remplir les critères pour une retraite à taux plein.
Le droit à l’allocation chômage dépend donc de la date de fin du dernier contrat, du type de contrat et du parcours professionnel. Il faut également rester apte au travail et disponible pour une nouvelle mission. En cas de manquement aux obligations, ou de refus d’un emploi ARE jugé raisonnable, la sanction administrative peut tomber rapidement.
Indemnisation, durée et dégressivité : ce qui attend les seniors avec la nouvelle réforme
2025 marque une rupture. La réforme de l’assurance chômage rebat les cartes pour les demandeurs d’emploi de 57 ans et plus. Fini l’automaticité d’une indemnisation jusqu’à la retraite. Les allocations chômage sont désormais soumises à des critères plus rigoureux, et la durée de versement ne s’étire plus comme par le passé.
Désormais, la durée maximale d’indemnisation plafonne à 22 mois pour les seniors dès 57 ans, alors qu’elle atteignait auparavant 27 mois. Malgré l’expérience accumulée au fil des ans, la période couverte ne s’allonge plus. En revanche, la dégressivité des allocations ne s’applique toujours pas au-delà de 55 ans : le montant reste stable du premier au dernier mois versé, ce qui constitue un rare point de stabilité pour cette génération face à un marché du travail tendu.
Le calcul du montant de l’allocation chômage continue de s’appuyer sur le salaire journalier de référence, tenant compte des 24 derniers mois de rémunération. Ce principe demeure inchangé, mais le contexte, lui, se durcit : pour les plus de 57 ans, chaque mois indemnisé compte double face à la difficulté de retrouver un poste.
Un retour, même partiel, à l’activité peut réduire la durée d’indemnisation, car les droits sont alors recalculés. Pas de réouverture automatique ici : il faudra gérer chaque période avec prudence, surtout quand la perspective d’un CDI se fait attendre à cet âge.
Dispositifs spécifiques et alternatives pour les demandeurs d’emploi seniors
Les demandeurs d’emploi seniors ne sont pas laissés sans ressources face à la réforme. Des dispositifs adaptés existent pour faciliter le retour à l’activité ou préparer une transition vers la retraite. France Travail propose un accompagnement renforcé, en tenant compte des réalités du marché du travail et des besoins spécifiques des plus de 57 ans.
La formation professionnelle reste une voie de choix. Accès prioritaire à certains dispositifs, financements dédiés, reconnaissance de l’expérience : tout converge pour permettre aux seniors de remettre leurs compétences à jour et maximiser leurs chances de réinsertion. Les employeurs peuvent aussi profiter d’aides ciblées à l’embauche, notamment via des formules comme le contrat de professionnalisation ou le CDI senior.
Voici les principales alternatives à considérer :
- Contrat de professionnalisation senior : une alternance sur mesure, alliant expérience en entreprise et développement de nouvelles compétences.
- CDI senior : conçu pour favoriser le maintien ou le retour des profils expérimentés, il offre une porte d’entrée supplémentaire sur un marché du travail parfois fermé.
Le cumul emploi-retraite attire également de nombreux seniors. Il autorise la perception d’une pension tout en reprenant une activité rémunérée, solution appréciable lorsque les droits à l’allocation chômage s’achèvent. Par ailleurs, des missions adaptées, souvent à temps partiel, sont proposées par des associations ou collectivités, afin de préserver le lien social et l’utilité professionnelle au-delà de 57 ans.
Pour les seniors, l’année 2025 s’annonce comme un test grandeur nature. Les choix faits aujourd’hui pèseront sur la fin de carrière de nombreux actifs. Reste à savoir qui parviendra à transformer ces nouvelles contraintes en leviers pour écrire la suite de sa trajectoire professionnelle.


